du vendredi 19 juin au lundi 13 juillet 2020:
Christine Célarier: Espaces sacrés, espaces profanes
…Les œuvres de Christine Célarier témoignent de l’humain, de son passage que révèle un processus. Celui ci, étape après étape, conduit l’image à la limite d’elle-même. Il renouvelle la question de la représentation comme celle des traces: traces des matériaux et des techniques qui font partie de l’œuvre, traces du geste, traces des histoires, traces du temps.
L’artiste crée les conditions de possibilité de l’intime, mais sans en franchir la frontière de la différence, ni rejoindre le cœur de l’identité. En outre, ses œuvres mettent en évidence la relation entre l’art et le sacré, mais aussi notre rapport aux rituels pour exorciser la mort. Elle reprend une tradition artistique qui transcende les limites du savoir humain, cette limite du regard fondée sur un impossible, à savoir le réel…
…Selon Paul Ricœur *, le temps ne devient temps humain que dans la mesure où il est articulé sur un mode narratif. Sa « mise en intrigue » est un lien transculturel, anthropologique « entre l’activité de raconter une histoire et le caractère temporel de l’expérience humaine »…. Le travail de Christine Célarier se rapproche de cette conception du temps, au plus près de l’intime aussi bien dans les choix des matériaux et des techniques que dans le rapport des objets à l’espace. C’est au cours de ce passage temporel, que mots, locutions, phrases et récits quittent la page et intègrent le champ plastique, verbe et forme à la fois…
Sylvie Lagnier, Historienne de l’art
- Paul RICŒUR, Temps et récit. Tome I : L’intrigue et le récit historique, Paris, Le Seuil,1983, 85.
« En tant que sculpteure, j’ai toujours dessiné. Le dessin n’est pas seulement le projet, il est aussi le sujet. Le dessin prévaut dans mes travaux récents, et chacun d’entre eux comprend la mémoire du geste sculptural et questionne les savoir-faire, la technique et les accidents »
Christine Célarier
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