Expositions 2021

AVANT LA FUITE DES OMBRES – Alain BOULEROT

du 27 août au 19 septembre

 

Notre société contemporaine vit le corps comme fragmentaire, comme un objet de représentation sociale et la nudité comme une agression. Elle nie le corps jusqu’à l’ignorer.

Cette dislocation déconnecte l’homme de son environnement, de la nature comme s’il était un être supérieur dominant et contrôlant tout.

Le travail artistique d’Alain Boulerot consiste à renouer ces fils rompus avec nous-mêmes, à une époque où il devient urgent et vital de se reconnecter à la planète. Pour lui, le corps est avant tout une interrogation.

Son travail peut aussi questionner la photographie dans son rapport au réel et à la notion de vérité(s). Peintre à l’origine, il intègre depuis longtemps la photographie dans son art et les nouvelles technologies lui permettent d’assembler, si nécessaire, une soixantaine de vues pour composer une seule image, rejetant ainsi l’objectivité supposée de la photographie pour une liberté digne de celle prise par les peintres au XIXe siècle.

« Avant la fuite des ombres » est composée comme une représentation du monde, comme on décorait les églises romanes, mais sans jugement dernier, sans enfer, purgatoire ou paradis. Il est question de vie, de mort et de ce parcours humain entre l’une et l’autre.

Un voyage imaginaire – Eva Ducret

du 30 juillet au 22 août

Le centre de son travail artistique s’inscrit dans une expérience sensuelle du passé et du nouveau, de la dualité et des reflets.Traces de vie, respiration, mots, odeur, sons…

 

Toute action produit une réaction en écho et l’amène à coucher ces sensations sur papier. S’ensuit une recherche plastique, des voyages d’inspiration qui contribuent à de nouvelles fmes d’expression utilisant des matériaux primaires. En se rapprochant, par le dessin, des lois innées dans la nature et plus particulièrement dans les plantes, on arrive à un voyage intérieur d’une croissance personnelle, à la visualisation d’un processus de recherche et d’expérimentation.

Mettre en scène ces mondes d’images et ces voyages de découvertes donnent naissance aux séries, au fleuve des images. La transformation de tous ces papiers de journaux sur ardoise, des impressions de découpes ou de silhouettes sur tôle, annihilent la dualité et se réunissent.           Leurs couleurs retenues, anthracite, gris, rouille, ivoire deviennent pont commun entre les différentes séries de travaux. Ils gardent leur authenticité comme on retient sa respiration devant le processus de transformation.

Transgressions – Patrice Mortier

du 2 au 25 juillet 2021

Dès la fin des années 90, Patrice Mortier s’est emparé de la toile du WEB, comme source d’inspiration. A ce titre, il est précurseur parmi les artistes mondiaux, tandis qu’aujourd’hui cette source d’images se banalise à outrance.A partir de cette époque, il scrute son écran et fait de ces images ses « modèles vivants ».

Elles deviennent dès lors un circuit, une promenade d’image en image, comme on le fait au quotidien sur le téléphone portable ou l’ordinateur.Dans un contraste volontaire, l’artiste a choisi d’exposer une multitude de petits formats colorés, tels des instantanés picturaux aux sujets variés.

En écho, sur une immense toile en 3D, une vision évanescente apparait au loin, sublimant l’église St. Valérien.  Sobre et majestueuse, elle nous invite à la réflexion, voire à l’introspection.

La peinture marche par éclats. Un art d’éclat. Du détail. Comme une évidence, Patrice Mortier a disposé ses imposantes toiles, chacune s’affirmant par sa monumentalité, sa frontalité, son enfermement implacable.

Confinées dans une monochromie de gris, ses figures intangibles nous questionnent, nous provoquent et nous interpellent par leur attitude et par l’infinie solitude qui s’en dégage.

 

 

Ses scènes peintes travestissent et transgressent l’image prélevée dans des sessions de webcam ou bien des photographies prises dans son contexte social ou géographique.

La fuite infinie des heures – Carole Fromenty

Du 4 au 27 Juin

Carole Fromenty souhaite que le choix des médiums, tissu et fils souvent doux, parfois rêches comme du crin, se confrontent à la brutalité de l’image ou à sa complexité et que l’ensemble dialogue, explore une relation nouvelle entre ces matériaux et ces formes. On assiste à la naissance d’une improbable complémentarité entre ce qui marque l’histoire de la transmission de la féminité à travers ce que l’on nommait « les ouvrages de dames » et ce qui, a contrario, compose l’histoire de l’homme et de son humanité.

Le tissu devient le champ actif où se déroule la bataille, ce sont les brancards, les bombes et les disparus.  Mais c’est aussi la famille, la nature et les animaux qui nous entourent, fragiles eux aussi et qu’il faut maintenir parmi nous à coups de points serrés.

C’est le champ passif des points de croix, des draps cousus de fil blanc, de chefs-d’œuvre de patience, de finesse, de larmes et d’ultimes détails.

Voici ce qu’elle exprime à ce sujet :

« Comme certains autres artistes, je m’empare de documents photographiques ou imprimés, que je manipule et réinvente. Notre mémoire d’homme à toujours semble-t-il une disparition à déplorer, à conserver, même inconnue et ces images en sont les témoins mais ce ne sont pas les photos en tant que traces ou reliques du passé qui m’intéressent.

Ces documents sont pour moi les éléments actifs d’un échange car il s’agit pour moi de re-créer l’image, de la revoir. En les brodant, en les dessinant, en les réimprimant et en les transformant par le fil, je les redonne à voir.

Ces objets sont capables alors de retenir l’attention, de convoquer la mémoire. Tout en disant la perte ou la disparition, ils engendrent, de la part du spectateur une activité créatrice, une fiction. Dans une oeuvre, tout n’est pas là, tout n’est pas donné de façon lisible, il y a des béances, des absences qui permettent une perception active, une implication du sujet. »