En me promenant je tombe sur un morceau de bois ou de fer. En général ce morceau est à moitié enfoui; en le déterrant, la forme qui apparaît diffère souvent de la partie émergée. Je le gratte, le soupèse et le mets dans mon sac. Le travail d’élaboration commence ou continue. Je retrouve la partie manquante d’une structure commencée ou le départ d’une nouvelle. Dans mon atelier tous ces matériaux sont entreposés de façon très aléatoire à côté des objets finis(?) et / ou en cours d’élaboration. Périodiquement, je les classe par catégories, pierres, bois, fers, petits, gros…et les (re)trouve de nouveau.
Je sais de toute façon que le temps m’aidera à répondre aux questions que je me suis posé en commençant une œuvre et m’en posera d’autres.
Les matériaux que j’utilise ont tous fait leur temps, temps géologique pour les pierres et les fossiles, préhistorique pour les silex, historique pour les arguelles et contemporain pour les autres. Les différents creux aménagés dans les structures permettent à tous ces temps de se rencontrer et de s’adapter aux temporalités de mes statues.
Après, il n’y a plus qu’à assembler, juxtaposer, faire que ce caillou puisse se blottir dans l’anfractuosité de cette branche de charmille, que ce bastingage de fil de fer de vigne puisse retenir ce fagot d’haricots de catalpa. Dans la masse de la souche, j’accroche ce petit balcon qui permet grâce à une passerelle d’accéder au roof avant, et de là, vérifier que la cargaison de noix du Canada est bien arrimée. En fin de compte, c’est assez simple si on suit le cheminement.
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