Patrice Mortier , un des précurseurs de la peinture à partir d’images numériques

Il part en 1982 au Danemark et étudie l’art à la Krabbesholm Højskole (en) de Skive. À son retour, il s’installe à Lyon de 1990 à 2000, où il occupe un vaste atelier dans la cité des artistes au Fort du Bruissin. En 1993, le Musée de Barcelonnette lui propose sa première exposition personnelle « Paysage architectonique » (avec le soutien de la DRAC PACA).
Vers le milieu des années 1990, il s’approprie les techniques liées à Internet et aux nouveaux logiciels de création d’image qu’il intègre dans l’élaboration de ses peintures. Il travaille avec des captures d’écrans d’après des images filmées, télévisuelles et issues du Net. En 1994, il réalise une série de 14 peintures tels des écrans lisses et brillants, intitulée « Sortie d’atelier ». Cette série sera exposée au MAMAC à Nice, au salon de Montrouge, puis à la Triennale d’art contemporain de Sofia en Bulgarie.
En 1996, il se rend à New York. Il se déplace essentiellement en taxi et découvre les caméras embarquées et par la suite, la restitution de leurs images sur le Net. Celles-ci deviendront pour lui une source d’inspiration déterminante qui orientera son travail vers une importante production de paysages urbains issue de webcam qui restent aujourd’hui encore, emblématiques de son œuvre. Selon plusieurs critiques, « il passe pour être l’un des précurseurs de la peinture à partir d’images numériques »
Progressivement, , il crée un langage et un registre formels dont les sujets s’inspirent directement de la vie quotidienne et de l’actualité, faisant référence aux webcams et aux caméras de surveillance alors en plein développement.
Fin des années 1990, le collectionneur d’art Paul Dini soutient régulièrement l’artiste et lui achète plusieurs œuvres issues de différentes séries. Celle-ci intégreront la collection permanente du musée Paul Dini à Villefranche -sur -Saône.
Patrice Mortier a également réalisé plusieurs commandes d’œuvres monumentales, notamment un panorama installé dans le patio du Centre d’affaires Grand Compte du Crédit Agricole (Lyon) et dans l’espace d’accueil de l’Hôtel Ibis de Perrache (ex hôtel Terminus) à Lyon.
En 2000 et 2001, il est sélectionné pour participer à un événement innovant piloté par la Biennale d’art contemporain de Lyon. Accueilli pendant deux ans en résidence artistique dans un quartier de Vaulx-en-Velin, ce projet associant les habitants au processus créatif d’une œuvre inaugurera une démarche participative que l’artiste réactivera par la suite. Depuis 2011, il collabore régulièrement avec l’Association Hors Limites sur des projets d’arts participatifs auprès de divers publics, y compris des publics empêchés ou éloignés de l’offre culturelle.
Entre 2015 et 2018, il réalise une série de grands formats noir et blanc sur l’enfermement suite à une résidence dans un centre pénitencier.
Patrice Mortier reprend ce travail grand format cette année à l’Espace Tournusien d’Art Contemporain, où il proposera une toile de 4x3m créée pour l’église St Valérien et qui s’insère dans le lieu.